Traduire les noms de Dieu. Les missionnaires d’Afrique face à la religion haya (Tanzanie)

La traduction du nom du dieu des chrétiens dans les langues d’Afrique ne va pas de soi. L’analyse de l’ethnographie de la religion produite par les Missionnaires d’Afrique au Buhaya (nord-ouest tanzanien) montre la mise en œuvre d’une double stratégie de traduction. Ces auteurs reconnurent dans les...

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Bibliographic Details
Main Author: Mattalucci, Claudia (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
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Published: Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 2009
In: Archives de sciences sociales des religions
Year: 2009, Volume: 147, Pages: 105-123
Further subjects:B Translation
B nombre de Dios
B Tanzania
B Traduction
B divinidad indígena
B Traducción
B misioneros de África
B NAME of God
B nom de Dieu
B Buhaya
B missionnaires d’Afrique
B indigenous divinity
B Tanzanie
B divinité indigène
B missionaries of Africa
Online Access: Presumably Free Access
Volltext (lizenzpflichtig)
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Description
Summary:La traduction du nom du dieu des chrétiens dans les langues d’Afrique ne va pas de soi. L’analyse de l’ethnographie de la religion produite par les Missionnaires d’Afrique au Buhaya (nord-ouest tanzanien) montre la mise en œuvre d’une double stratégie de traduction. Ces auteurs reconnurent dans les noms de divinités locales des attributs du dieu chrétien. Ces noms furent tenus comme preuve d’un monothéisme premier effacé par des fausses croyances successivement répandues dans la région. Pour marquer la distance entre le vrai dieu et les ancêtres ou les esprits de la religion kubandwa, les missionnaires ethnographes soulignèrent que le premier était étranger à la possession et aux échanges qui avaient lieu entre les hommes et les autres entités spirituelles. Ces stratégies, pourtant, ne suffirent pas pour rendre les divinités africaines commensurables au dieu chrétien et pour légitimer la traduction du nom de Dieu par un terme indigène.La traduction du nom du dieu des chrétiens dans les langues d’Afrique ne va pas de soi. L’analyse de l’ethnographie de la religion produite par les Missionnaires d’Afrique au Buhaya (nord-ouest tanzanien) montre la mise en œuvre d’une double stratégie de traduction. Ces auteurs reconnurent dans les noms de divinités locales des attributs du dieu chrétien. Ces noms furent tenus comme preuve d’un monothéisme premier effacé par des fausses croyances successivement répandues dans la région. Pour marquer la distance entre le vrai dieu et les ancêtres ou les esprits de la religion kubandwa, les missionnaires ethnographes soulignèrent que le premier était étranger à la possession et aux échanges qui avaient lieu entre les hommes et les autres entités spirituelles. Ces stratégies, pourtant, ne suffirent pas pour rendre les divinités africaines commensurables au dieu chrétien et pour légitimer la traduction du nom de Dieu par un terme indigène.
The translation of name of Christian God into African languages is not simple. A dual strategy emerges from the ethnography of religion conducted by Missionaries of Africa in Buhaya (Northwest Tanzania). On the one hand, several authors were able to locate the attributes of the Christian God within the names of local deities. These were considered alleged traces of a primitive monotheism, something which was later overlaid by false beliefs. On the other hand, and in order to mark the difference of the true God from the ancestors and from the spirits of the kubandawa religion, some of the missionary ethnographers underlined the former’s extraneity to both rituals of possession and forms of exchange with other spiritual entities. These strategies, however, failed to make African deities and the Christian Divinity commensurable, and to legitimate any translation of the name of God into an indigenous one.
La traducción del nombre del dios de los cristianos en los idiomas de África no cae por su propio peso. El análisis de la etnografía de la religión producida por los Misioneros de África en el Buhara (nor-oeste de Tanzania) muestra la puesta en obra de una doble estrategia de traducción. Estos autores reconocieron en los nombres de divinidades locales los atributos del dios cristiano. Estos nombres fueron erigidos en prueba de un monoteísmo primario borrado por las falsas creencias sucesivamente expandidas en la región. Para marcar la distancia entre el verdadero dios y los ancestros o los espíritus de la religión kubandwa, los misioneros etnógrafos señalaron que el primero era extraño a la posesión y a los intercambios que tenían lugar entre los hombres y las otras entidades espirituales. Estas estrategias, sin embargo, no fueron suficientes para volver las divinidades africanas conmensurables al dios cristiano y para legitimar la traducción en el nombre de Dios por un término indígena. (trad. Véronica Giménez Béliveau)
ISSN:1777-5825
Contains:Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/assr.21398