Temps et éternité dans le livre XI des Confessions: Augustin, Plotin, Porphyre et saint Paul

L'analyse du temps dans le livre XI des Confessions (14, 17-28, 38) est couramment présentée comme dépendant du Traité 45 de Plotin (Ennéades, III, 7), et isolée indûment de l'ensemble des livres XI-XIII, qui sont un commentaire du début de la Genèse. Une comparaison attentive de Plotin et...

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Bibliographic Details
Main Author: Hoffmann, Philippe 1953- (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Institution [2017]
In: Revue d'études augustiniennes et patristiques
Year: 2017, Volume: 63, Issue: 1, Pages: 31-79
Standardized Subjects / Keyword chains:B Augustinus, Aurelius, Saint 354-430, Confessiones 11 / Time / Eternity / Neoplatonism
RelBib Classification:KAB Church history 30-500; early Christianity
VA Philosophy
Online Access: Volltext (Verlag)
Volltext (doi)
Parallel Edition:Non-electronic
Description
Summary:L'analyse du temps dans le livre XI des Confessions (14, 17-28, 38) est couramment présentée comme dépendant du Traité 45 de Plotin (Ennéades, III, 7), et isolée indûment de l'ensemble des livres XI-XIII, qui sont un commentaire du début de la Genèse. Une comparaison attentive de Plotin et d'Augustin ne révèle que le possible parallèle entre distentio (animi) [XI, 23, 30 et 26, 33] et diastasis, terme du lexique néoplatonicien. L'hypothèse d'une source porphyrienne pour la doctrine de la triple intentionnalité de l'âme (présente dès le De immortalitate animae, III, 3) est fragile. Des rapprochements avec d'autres doctrines philosophiques ou patristiques (les stoïciens, Posidonius, Grégoire de Nysse) ne peuvent être exclues. Le Nus néoplatonicien se reconnaît dans une allusion au caelum caeli (XI, 30, 40), dont il est question au livre XII, mais l'animus de science et prescience universelle, dont la distentio souligne par contraste l'éternité de Dieu (XI, 31, 41), n'est pas l'Âme du Monde. La digression sur le temps est une exercitatio animi destinée à faire éprouver ce qu'est la temporalité humaine, dans sa différence avec l'éternité de Dieu. On ne peut admettre dans Conf. XI ni une « subjectivation » radicale du temps ni une structure de type plotinien (une Âme universelle comme fondement à la fois du temps du Monde et du temps des âmes particulières). Les trois « actes » de l'âme (memoria, attentio, expectatio, XI, 28, 37) sont illustrés par l'expérience du chant qui est au cœur du livre XI (28, 38). Et la méditation de saint Paul, Philippiens, 3, 12-14, s'entrelace à la réflexion philosophique pour proposer à l'âme humaine, misérable et déchirée, la perspective d'une extensio « vers les choses qui sont en avant » (in ea quae ante sunt), en direction de l'unité et de la stabilité en Dieu - condition spirituelle d'une intelligence correcte des versets de la Genèse. Le travail philosophique, en Conf. XI, s'ordonne ainsi à un horizon exégétique, théologique et en définitive mystique. L'article tente de faire le point sur les diverses interprétations proposées, jusqu'à la pensée phénoménologique moderne, et souligne la justesse de la lecture proposée par Goulven Madec.
ISSN:2428-3606
Contains:Enthalten in: Revue d'études augustiniennes et patristiques
Persistent identifiers:DOI: 10.1484/J.REA.4.2017072