« L’homme vit sur terre mais pense au ciel»: spiritualisme et catholicisme : le cas d'Émile Saisset

Émile Saisset (1814-1863) est un philosophe aujourd’hui bien oublié, bien qu’il ait été un insigne représentant de « l’école éclectique » qui a dominé l’enseignement de la philosophie en France entre 1820 et les années 1860. Au sein de cette école, il fut celui qui entretint avec le catholicisme un...

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Published in:Revue des sciences philosophiques et théologiques
Main Author: Milbach, Sylvain (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Librairie Philosophique J. Vrin [2019]
In: Revue des sciences philosophiques et théologiques
Standardized Subjects / Keyword chains:B Saisset, Émile 1814-1863 / Philosophy / Catholicism / Spiritualism
RelBib Classification:AB Philosophy of religion; criticism of religion; atheism
KAH Church history 1648-1913; modern history
KDB Roman Catholic Church
VA Philosophy
Further subjects:B Eclecticism
B Spiritualisme
B éclectisme
B Saisset
B 19th-century apologetics
B Spiritualism
B apologétique au xixe siècle
Online Access: Volltext (Resolving-System)
Volltext (Verlag)
Description
Summary:Émile Saisset (1814-1863) est un philosophe aujourd’hui bien oublié, bien qu’il ait été un insigne représentant de « l’école éclectique » qui a dominé l’enseignement de la philosophie en France entre 1820 et les années 1860. Au sein de cette école, il fut celui qui entretint avec le catholicisme un dialogue constant, et un des représentants les plus distingués du spiritualisme philosophique. Ce dialogue repose en partie sur la volonté de définir un nouveau magistère dans la société post-révolutionnaire, qui tienne à la fois compte de la tradition portée par le christianisme et des nécessités d’affronter la « modernité ». Il a rêvé d’un concordat philosophique avec le christianisme. Il y avait une part de stratégie dans cette démarche, et les contemporains, comme les philosophes de la fin du siècle, n’ont pas manqué d’y voir une part d’hypocrisie. En réalité, il y avait aussi dans sa démarche une « inquiétude métaphysique », reposant sur les modalités d’articulation entre foi et raison dans un régime de société d’opinions. Si Émile Saisset a été oublié, c’est parce que la séquence historique qu’il incarne a été ensevelie sous la laïcité républicaine. Et pourtant, sa pensée et son action témoignent pour la construction française d’une acception spirituelle et philosophique du gouvernement politique.
Émile Saisset (1814-1863) is a philosopher today altogether forgotten, though he was emblematic of the “eclectic school” that dominated the teaching of philosophy in France from the 1820 to the 1860s. Within this school it was he who maintained a constant dialogue with Catholicism, and was, moreover, one of the most important representatives of philosophical spiritualism. This dialogue is based in part on the desire to define a new magisterium in post-revolutionary society, which takes into account both the tradition carried on by Christianity and the need to face “modernity”. He dreamed of a philosophical concordat with Christianity. This undertaking was not without a certain strategy, and his contemporaries, like the philosophers towards the end of the century, did not fail to see in it an element of hypocrisy. In reality, there was also in his approach a “metaphysical anxiety”, based on the modalities of ordering between faith and reason in a regime of opinion society. If Émile Saisset has been forgotten, it is because the historical sequence he embodies was buried under republican secularism. And yet, his thought and his action bear witness to the French construction of a spiritual and philosophical sense of political government.
ISSN:2118-4445
Contains:Enthalten in: Revue des sciences philosophiques et théologiques
Persistent identifiers:DOI: 10.3917/rspt.1032.0439