Pourquoi la sociologie des religions n’a pas connu de « tournant affectif »: Émotions religieuses et récits disciplinaires

Le concept d’émotion fonctionne très largement, au sein de la sociologie des religions française, comme une prénotion subordonnée à des processus de (dis) qualification et de distinction. À distance du «tournant affectif » qui s’est affirmé en sciences sociales depuis les années 1990, cette sociolog...

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Bibliographic Details
Published in:Asdiwal
Main Author: Fer, Yannick 1969- (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: 2019
In: Asdiwal
Standardized Subjects / Keyword chains:B Religious sociology / Affectivity
RelBib Classification:AD Sociology of religion; religious policy
AE Psychology of religion
AG Religious life; material religion
Further subjects:B Charisma
B Pentecostalism
B Individual
B Individu
B Pentecôtisme
B Institution
B Charisme
B Body
B Corps
Online Access: Volltext (doi)
Volltext (kostenfrei)
Description
Summary:Le concept d’émotion fonctionne très largement, au sein de la sociologie des religions française, comme une prénotion subordonnée à des processus de (dis) qualification et de distinction. À distance du «tournant affectif » qui s’est affirmé en sciences sociales depuis les années 1990, cette sociologie repose sur des interprétations consacrées de quelques auteurs classiques qui relient étroitement la question de l’émotion religieuse à un ensemble de notions structurantes de la doxa de ce champ disciplinaire telles que l’autorité, l’institution, le charisme ou la modernité. Cet article s’appuie sur une relecture critique de ces interprétations et sur des enquêtes de terrain portant sur les mouvements pentecôtistes-charismatiques. Il montre dans un premier temps en quoi la compréhension dominante des émotions au sein de la sociologie des religions participe à des rapports sociaux de domination : entre le champ académique (et la figure de l’intellectuel) classiquement associé à la raison et le champ religieux qui est décrit ; mais aussi au sein même des champs religieux concernés. Dans un second temps, il s’efforce d’indiquer en quoi une sociologie des émotions religieuses débarrassée du poids des effets de croyance, des enjeux de distinction et de la doxa académique, pourrait contribuer à l’analyse de processus sociaux plus larges, qui concernent notamment les relations de l’individu à l’institution, l’idéologie contemporaine de la «société de communication » (Neveu) ou les normes du contrôle de soi et le rapport au corps (Wouters).
Contains:Enthalten in: Asdiwal
Persistent identifiers:DOI: 10.3406/asdi.2019.1157