Un fils prodigue du protestantisme : Maurice Vernes (1845-1923) et l'histoire des religions

Maurice Vernes (1845-1923) est le type même de l'intellectuel « protestant d'Etat », fondateur de la Revue de l'Histoire des religions (1880), directeur de la Ve section (sciences religieuses) de l'École pratique des hautes études, auteur d'une œuvre scientifique abondante....

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Bibliographic Details
Published in:Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français
Main Author: Cabanel, Patrick (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Droz 2003
In: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français
Year: 2003, Volume: 149, Pages: 481-509
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
Parallel Edition:Non-electronic
Description
Summary:Maurice Vernes (1845-1923) est le type même de l'intellectuel « protestant d'Etat », fondateur de la Revue de l'Histoire des religions (1880), directeur de la Ve section (sciences religieuses) de l'École pratique des hautes études, auteur d'une œuvre scientifique abondante. Il nous intéresse surtout, aujourd'hui, pour une entreprise qu'il n'a cessé de poursuivre, des années 1880 aux lendemains de la Séparation, mais au sein de configurations idéologiques changeantes : introduire dans l'enseignement public, y compris le primaire, un programme scientifique et laïque d'histoire des religions, à commencer par le judaïsme et le christianisme. Il a pour ce faire rédigé en 1891 un manuel expérimental, Histoire sainte. Un autre point intéressant, presque énigmatique, de son parcours, tient dans l'attitude violemment antireligieuse qu'il a adoptée au debut du XXe siècle, avant de revenir à une sympathie pour la culture judéo-chrétienne qui nous conduit à nous interroger sur la véritable nature de son rapport au protestantisme. On propose de le définir comme un fils prodigue, à charge pour chacun de mettre l'accent sur les voyages, ou sur le retour — et sur la pérennité du lien. Founder of the Revue de l'Histoire des religions (1880), director of the 5th Section (Religious sciences) in the École Pratique des Hautes Etudes, author of a rich scientific production, Maurice Vernes (1845-1923) is the archetype for the « State Protestant » intellectual. He is today particularly interesting because of a mission he pursued constantly over the years within a changing ideological framework, from the 1880's until at least 1905 — year which concluded with the separation between the State and the Churches —, that is to say to introduce in the public school system a laic and scientific program intended to initiate the history of the religions, mainly Judaism and Christianity. In this prospect, he wrote an experimental volume, Histoire sainte (Holy History) in 1891. Another almost enigmatical element of his career is related to the violent antireligious attitude he endorsed at the beginning of the 20th Century before coming back to a renewed sympathy for the jewish-christian culture, a reaction which can lead us to a clear questioning about the true nature of his relation to protestantism. We propose to define him as a fils prodigue, i.e. prodigal son, but everyone should be free to insist either on his journeys or on his return, and finally on the durability of his ties to his religion. Maurice Vernes (1845-1923) ist die perfekte Verkörperung des intellektuellen « staatstragenden Protestanten ». Er gründete 1880 die Zeitschrift für Religionsgeschichte, war Direktor der 5. Sektion (Religionswissenschafien) der École Pratique des Hautes Études und hat ein reiches wissenschaftliches Werk hinterlassen. Gegenwärtig interessiert uns vor allem eines seiner Vorhaben, das er seit den 1880er Jahren bis über die Trennung von Staat undKirche hinaus beharrlich, wenn auch unter wechselnden ideologischen Vorzeichen verfolgt hat: die wissenschaftliche und laizistische, vom Judaismus und dem Christentum ausgehende Behandlung der Religionsgeschichte im öffentlichen Unterricht unter Einschluß selbst der Grundschulen. In diesem Sinne verfaßte er versuchsweise 1891 unter dem Titel Heilige Geschichte ein Schulbuch. Ein ebenfalls interessanter, fast schon rätselhafier Punkt seines Werdeganges liegt in der heftigen antireligiösen Haltung, die er zu Beginn des 20. Jahrhundert einnahm, bevor er dann zur Wertschätzung der jüdisch-christlichen Kultur zurückkehrte, was die Frage nach seiner tatsächlichen Bindung an den Protestantismus aufwirft. Man wird ihn wohl als einen « verlorenen Sohn » begreifen können, wobei ein Jeder seine eigenen Irrungen und Wirrungen, aber auch die Rückkehr zu den Ursprüngen und die Dauerhaftigkeit seiner ersten Bindungen bedenken möge.
Contains:Enthalten in: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français