Une certaine idée de la France chez Jean Calvin l'exilé

La critique calvinienne n'a peut-être pas suffisamment souligné que Jean Calvin se sentit toute sa vie un réfugié. Quoique Calvin parlât peu de lui et de ses sentiments, il laissa s'exprimer régulièrement une réflexion parfois nostalgique pour la mère-patrie. Max Engammare s'est appuy...

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Bibliographic Details
Published in:Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français
Main Author: Engammare, Max 1953- (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Droz 2009
In: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français
Year: 2009, Volume: 155, Pages: 15-27
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
Parallel Edition:Non-electronic
Description
Summary:La critique calvinienne n'a peut-être pas suffisamment souligné que Jean Calvin se sentit toute sa vie un réfugié. Quoique Calvin parlât peu de lui et de ses sentiments, il laissa s'exprimer régulièrement une réflexion parfois nostalgique pour la mère-patrie. Max Engammare s'est appuyé sur l'œuvre tant écrite (les traités et les commentaires sont privilégiés) qu'orale (les sermons, en particulier ceux sur Esaïe et la Genèse des années 1557 à 1560, quand l'afflux des réfugiés était le plus fort à Genève) pour chercher chez Calvin des mentions de la France, des références à sa terre natale. Il détecte ainsi chez Calvin un attachement indéfectible pour le pays de sa naissance, la France plus que Noyon d'ailleurs, puisque le Réformateur en loue sans cesse la beauté et n'oublie jamais le nombre d'années qu'il a passées en exil. Abraham offre toutefois à Calvin une figure biblique consolatrice nécessaire et suffisante: il est la figure tutélaire de l'exil accepté au nom de Dieu, pour la gloire de Dieu. The Calvinist critique has perhaps not expressed strongly enough how John Calvin felt exiled his entire life. Although Calvin spoke little of himself and of his feelings, he frequently let out a thought, sometimes nostalgic, of his motherland. Max Engammare uses written (mostly treaties and commentaries) and oral material (the sermons, particularly those of Isaiah and Genesis between 1557 and 1560, the years when French refugees arrived in Geneva in greatest numbers) to find references to France in Calvin's work. He notes Calvin's indefectible ties to the country of his birth, even more so than to Noyon, as the Reformer endlessly praises its beauty and never forgets the number of years spent in exile. Abraham however brings Calvin the exiled a comforting biblical figure, necessary and sufficient: he is the tutelary figure of the exile accepted in the name of God, for the glory of God. Die Calvinforschung hat vielleicht nicht genug die Tatsache unterstrichen, dass Calvin sein Leben lang sich als Exilierten betrachtet hat. Obwohl er wenig über sich selbst spricht, liefert er regelmässig manchmal melancholische Aussagen über sein Vaterland. Auf Grund sowohl des schriftlichen Werkes (bevorzugt werden die Traktaten und die Bibelkommentare) wie des mündlichen (Predigten, insbesonders über Isaias und Genesis aus den Jahren 1557-1560) untersucht Max Engammare diese Erwähnungen von Frankreich als Calvins'Vaterland. So wird eine unerschütterliche Anhänglichkeit an Frankreich (mehr als an die Heimat Noyon) zur Geltung gebracht, dessen Schönheit vom Reformator gelobt wird. Die Zahl der Jahren, die er im Exil verbracht, kommen ihm nie aus dem Sinne. Das Bild von Abraham erscheint aber als genügender Trost, denn der Patriarch ist die Schutzfigur derjenigen, die das Exil um Gottes Namen und Ruhm annehmen.
Contains:Enthalten in: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français