Voltaire et la théodicée leibnizienne

L’objectif de cet article est de tenter d’élucider le motif des contresens que commet délibérément Voltaire au sujet de la théodicée leibnizienne. Voltaire en effet ne peut pas être suspecté de ne pas connaître très bien la philosophie de Leibniz ni d’être, a priori, réfractaire à l’optimisme. L’art...

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Bibliographic Details
Main Author: Parmentier, Marc (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Librairie Droz S. A. 2018
In: Revue de théologie et de philosophie
Year: 2018, Volume: 150, Issue: 2, Pages: 141-157
Online Access: Volltext (kostenfrei)
Parallel Edition:Electronic
Description
Summary:L’objectif de cet article est de tenter d’élucider le motif des contresens que commet délibérément Voltaire au sujet de la théodicée leibnizienne. Voltaire en effet ne peut pas être suspecté de ne pas connaître très bien la philosophie de Leibniz ni d’être, a priori, réfractaire à l’optimisme. L’article met en regard, d’un côté, les distorsions qu’il fait subir aux concepts leibniziens dans Candide (transformation de la nécessité morale en fatalisme ; confusion entre le meilleur et le bon, alors que Leibniz ne minimise nullement la réalité du mal ; application aveugle de maximes générales à l’échelle locale) et, de l’autre, les développements qu’il consacre à ces questions dans ses Éléments de la philosophie de Newton, ainsi que certains épisodes à tonalité leibnizienne intervenant dans d’autres contes, en particulier Memnon et Zadig. Cette confrontation permet de formuler l’hypothèse selon laquelle Candide constitue en réalité un dispositif leibnizien destiné à faire subir aux thèses du philosophe de Hanovre une épreuve expérimentale.
The aim of this article is to try to clear up the reason(s) of Voltaire’s deliberate misunderstandings of Leibnizian theodicy. Voltaire cannot be suspected of not knowing very well Leibniz’s philosophy, nor can he be suspected of being opposed a priori to optimism. Thus this article examines, on the one hand, Voltaire’s way of bending Leibniz’s concepts in Candide (moral necessity becomes fatalistic; the best is confused with the good, whereas Leibniz dit not minimize the reality of evil; a blind way of applying general maxims for local problems), and, on the other, Voltaire’s comments on these questions in his Éléments de la philosophie de Newton, as well as certain episodes with Leibnizian overtones in other tales, especially Memnon and Zadig. This way of confronting the two thinkers leads to the hypothesis that Candide may in fact be a Leibnizian device meant to test Leibniz’s theses experimentally.
ISSN:2297-1254
Contains:Enthalten in: Revue de théologie et de philosophie