Paradoxe et théologie: Dieu est un chat de Schrödinger

De prime abord, les paradoxes décelés au sein d’un discours défient le sens commun. A fortiori, lorsque ce discours s’attelle à décrire une situation réelle. Intuitivement, on attend d’un récit positif posé sur des faits qu’il ne recèle aucune contradiction. Dans son célèbre article Les voies du par...

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Bibliographic Details
Main Author: Mathelot, Laurent (Author)
Format: Electronic Article
Language:German
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Published: Peeters 2023
In: Ephemerides theologicae Lovanienses
Year: 2023, Volume: 99, Issue: 2, Pages: 339-351
Standardized Subjects / Keyword chains:B Paradox / God / Quantum mechanics / Logic
RelBib Classification:CF Christianity and Science
FA Theology
NBC Doctrine of God
VB Hermeneutics; Philosophy
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
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Description
Summary:De prime abord, les paradoxes décelés au sein d’un discours défient le sens commun. A fortiori, lorsque ce discours s’attelle à décrire une situation réelle. Intuitivement, on attend d’un récit positif posé sur des faits qu’il ne recèle aucune contradiction. Dans son célèbre article Les voies du paradoxe, W.V. Quine montre cependant que la présence d’un paradoxe non seulement ne ruine pas totalement la logique du discours, mais qu’il donne des informations quant à l’ontologie sous-jacente. C’est ainsi qu’il classe les paradoxes entre ceux, falsidiques, qui proviennent d’une erreur ou d’une intention trompeuse; ceux, véridiques, qui donnent à penser le monde qu’ils décrivent et les antinomies, irréductibles. Poussant plus avant l’intuition de Quine, qui se borne à une démarche d’élucidation des paradoxes, à l’instar de K. Gödel qui utilise la dynamique de l’antinomie au coeur de sa démonstration du théorème d’incomplétude de la logique arithmétique, nous établissons un lien entre paradoxes irréductibles et questions indécidables. À savoir qu’un paradoxe intrinsèque, une antinomie, peut bien dénoter une situation qui précède son évaluation, un état précédant la mesure, comme le décrit intuitivement l’expérience du chat de Schrödinger. Ainsi, à l’instar de la physique quantique qui ne perd aucune cohérence à superposer des états qu’une mesure établirait pourtant contradictoires entre eux, la théologie chrétienne admet logiquement déceler des caractères paradoxaux de son objet: une divinité qui échappe à toute mesure. Comme le chat de Schrödinger, le Dieu chrétien est mort et vivant. Il est éternel et historique, tout-puissant et serviteur de tous, observé tantôt comme Père, Fils ou Saint Esprit, hypostases exhibant sans perte de cohérence, des caractères paradoxaux entre elles.
ISSN:1783-1423
Contains:Enthalten in: Ephemerides theologicae Lovanienses
Persistent identifiers:DOI: 10.2143/ETL.99.2.3291849