La sécularisation du croire : pragmatisme et religion

La donne séculière qui marque le rapport actuel des populations occidentales au christianisme ne peut être conçue comme la simple dégradation d’un modèle religieux traditionnel marqué par la dépendance absolue et l’hétéronomie radicale. Il s’agit plutôt d’un modèle anthropologique et axiologique abo...

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Published in:Archives de sciences sociales des religions
Main Author: Donegani, Jean-Marie (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 2015
In: Archives de sciences sociales des religions
Further subjects:B Pluralisme religieux
B Sécularisation
B Pragmatisme
Online Access: Presumably Free Access
Volltext (lizenzpflichtig)
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Parallel Edition:Electronic
Description
Summary:La donne séculière qui marque le rapport actuel des populations occidentales au christianisme ne peut être conçue comme la simple dégradation d’un modèle religieux traditionnel marqué par la dépendance absolue et l’hétéronomie radicale. Il s’agit plutôt d’un modèle anthropologique et axiologique abouti et cohérent, assis sur la prévalence du pluralisme, du subjectivisme et du relativisme. La philosophie pragmatiste d’origine nord-américaine, et les théologies qui en découlent, permettent de rendre compte du nouveau cours qui vient colorer et transformer les manières de croire et de pratiquer, en les arrachant à l’ancien système d’emprise intransigeant. Il faut dès lors concevoir la croyance sur un plan anthropologique et non plus épistémologique, quitter la question de sa vérité ou de sa fausseté pour ne considérer sa validité et sa plausibilité qu’à l’aune de son efficacité pratique et de sa validation affinitaire. Ne pouvant plus être vérifiée sur un mode cognitif, la foi religieuse postmoderne fait subir à la notion de vérité une telle déflation que la démarche classique de la théologie fondamentale s’en trouve bouleversée. Les institutions religieuses voient leur vocation d’instances de régulation du croire délégitimées par l’immanentisme de la méthode démocratique qui refuse tout moment d’inconditionnalité et ne vérifie la force pratique des croyances qu’à l’aune du genre de vie qu’elles permettent de réaliser.
ISSN:1777-5825
Contains:Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/assr.26728