Jeux d'esprits. Ce que sont les esprits pour les Kulung

Cet article propose d'approcher la manière dont une population de tradition orale, les Kulung du Népal, conçoivent les esprits et, par là, de tenter de saisir le statut à donner à ces représentations dans le langage de l'analyse anthropologique. On y défend l'argument que les esprits...

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Bibliographic Details
Published in:Archives de sciences sociales des religions
Main Author: Schlemmer, Grégoire (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 2009
In: Archives de sciences sociales des religions
Further subjects:B Esprits
B representación
B Spirits
B Epistemology
B Epistemología
B Kulung Rai
B espíritus
B Népal
B Épistémologie
B représentation
B Representation
B Nepal
Online Access: Presumably Free Access
Volltext (lizenzpflichtig)
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Parallel Edition:Electronic
Description
Summary:Cet article propose d'approcher la manière dont une population de tradition orale, les Kulung du Népal, conçoivent les esprits et, par là, de tenter de saisir le statut à donner à ces représentations dans le langage de l'analyse anthropologique. On y défend l'argument que les esprits ne sont pas des représentations stables, mais qu'elles varient selon les situations lors desquelles elles s'actualisent. L'étude de ces situations (les rencontres et leur mise en récit, l'infortune et la divination, le rituel, le mythe), que nous nommons ici «champs d'actualisations», révèlent que les représentations sous-jacentes des esprits varient - notamment selon qu'il s'agit, pour les Kulung, de re-présentations (évocation d'une absence) ou de manifestations (marque d'une présence). Ces représentations s'articulent plus ou moins entre elles selon une logique du flou et du doute. Instables, ces représentations, qui permettent l'articulation d'éléments autrement inconciliables entre eux, doivent constamment êtres repensées, ce qui permet ainsi l'élaboration d'une cosmologie implicite, qui se construit en partie dans l'action.Cet article propose d'approcher la manière dont une population de tradition orale, les Kulung du Népal, conçoivent les esprits et, par là, de tenter de saisir le statut à donner à ces représentations dans le langage de l'analyse anthropologique. On y défend l'argument que les esprits ne sont pas des représentations stables, mais qu'elles varient selon les situations lors desquelles elles s'actualisent. L'étude de ces situations (les rencontres et leur mise en récit, l'infortune et la divination, le rituel, le mythe), que nous nommons ici «champs d'actualisations», révèlent que les représentations sous-jacentes des esprits varient - notamment selon qu'il s'agit, pour les Kulung, de re-présentations (évocation d'une absence) ou de manifestations (marque d'une présence). Ces représentations s'articulent plus ou moins entre elles selon une logique du flou et du doute. Instables, ces représentations, qui permettent l'articulation d'éléments autrement inconciliables entre eux, doivent constamment êtres repensées, ce qui permet ainsi l'élaboration d'une cosmologie implicite, qui se construit en partie dans l'action.
This paper aims to show how a population with an oral tradition, the Kulung from Nepal, conceives spirits and, through that description, to seize the status which should be given to such representations in the language of anthropological analysis. I argue that spirits are not stable representations. Rather, they are representations varying according to the situations in which they actualize themselves. The study of such situations (encounters with spirits and narratives about them, misfortune and divination, ritual, myth), which I label "fields of actualization", reveal that underlying representations of spirits are not homogeneous - notably whether they have to do, according to the Kulung outlook, with re-presentations (evocating an absence) or manifestations (marking a presence). These representations are more or less articulated together according to a logics of looseness and of doubt. Unstable, these representations which allows the articulation of elements otherwise incompatible must constantly be rethought, which allows the elaboration of an implicit cosmology, partly built within the framework of action.
Este artículo propone el abordaje de la manera en que una población de tradición oral, los Kulung de Nepal, conciben a los espíritus, y, a través de esta entrada, trata de comprender el estatuto a atribuir a estas representaciones en el lenguaje del análisis antropológico. Se defiende el argumento que los espíritus no son representaciones estables, sino que varían según las situaciones durante las cuales éstas se actualizan. Es estudio de estas situaciones (los encuentros y su puesta en relato, el infortunio y la adivinación, el ritual, el mito), que nombramos aquí "campos de actualizaciones", revelan que las representaciones subyacentes de los espíritus varían -especialmente, en la medida en que se trata, para los Kulung, de representaciones (evocación de una ausencia) o de manifestaciones (marca de una presencia). Estas representaciones se articulan más o menos entre ellas según una lógica de lo impreciso y de la duda. Inestables, estas representaciones, que permiten la articulación de elementos de otro modo irreconciliables entre sí, tienen que ser constantemente repensados, lo que permite la elaboración de una cosmología implícita, que se construye en parte en la acción.
ISSN:1777-5825
Contains:Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/assr.21032