Pourquoi les prophètes ne rient-ils pas ?. Essai de typologie religieuse au prisme du risible

L’article analyse le passage, dans le judaïsme ancien, de la méfiance vers l’apologie de la blague comme voie de vérité. Le point de départ est un constat proche du sens commun - l’absence de risible chez les prophètes bibliques - et, en utilisant les concepts et les méthodes de l’anthropologie cult...

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Published in:Archives de sciences sociales des religions
Main Author: Vârtejanu-Joubert, Madalina (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 2007
In: Archives de sciences sociales des religions
Further subjects:B Vérité
B Judaism
B Laughter
B rabbin
B Rabbi
B Judaïsme
B Truth
B Prophet
B Prophète
B rire
Online Access: Presumably Free Access
Volltext (lizenzpflichtig)
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Parallel Edition:Electronic
Description
Summary:L’article analyse le passage, dans le judaïsme ancien, de la méfiance vers l’apologie de la blague comme voie de vérité. Le point de départ est un constat proche du sens commun - l’absence de risible chez les prophètes bibliques - et, en utilisant les concepts et les méthodes de l’anthropologie culturelle, nous en avons cherché l’explication. Pour ce faire, nous avons considéré, à la suite de Roger Bastide, que le rire et le risible sont révélateurs d’une certaine conception de la connaissance et de la vérité. C’est ce cheminement que nous avons essayé de mettre en lumière, en montrant les étapes qui jalonnent le passage d’une conception de la « vérité univoque » à celle de la « vérité plurielle ». À la première correspond le sérieux biblique et qumrânien, à la seconde, la blague rabbinique. Le premier légitime sa parole post factum, par l’avènement de ce qu’il avait prédit, le second par les arguments qu’il est capable de fournir. D’un côté, on trouve une société préoccupée par la préservation d’une acception partagée du monde, de l’autre, une société dont le partage du sens repose non pas sur le contenu mais sur les principes, sur les règles du jeu.L’article analyse le passage, dans le judaïsme ancien, de la méfiance vers l’apologie de la blague comme voie de vérité. Le point de départ est un constat proche du sens commun - l’absence de risible chez les prophètes bibliques - et, en utilisant les concepts et les méthodes de l’anthropologie culturelle, nous en avons cherché l’explication. Pour ce faire, nous avons considéré, à la suite de Roger Bastide, que le rire et le risible sont révélateurs d’une certaine conception de la connaissance et de la vérité. C’est ce cheminement que nous avons essayé de mettre en lumière, en montrant les étapes qui jalonnent le passage d’une conception de la « vérité univoque » à celle de la « vérité plurielle ». À la première correspond le sérieux biblique et qumrânien, à la seconde, la blague rabbinique. Le premier légitime sa parole post factum, par l’avènement de ce qu’il avait prédit, le second par les arguments qu’il est capable de fournir. D’un côté, on trouve une société préoccupée par la préservation d’une acception partagée du monde, de l’autre, une société dont le partage du sens repose non pas sur le contenu mais sur les principes, sur les règles du jeu.
The article analyses the passage, in ancient Judaism, from joke suspicion to joke praise as a way of achieving truth. One began by stating the fact - of common sense - that the biblical prophets reject almost completely the ludicrous and one tried to explain this phenomenon by using concepts and methods of cultural anthropology. One considered, with Roger Bastide and Mary Douglas, that laughter and ludicrous reveal a certain epistemology and a certain idea of truth. Then one showed how Judaism passes from a conception of "univocal truth" to a conception of "plural truth". To the first corresponds the biblical and qumranic seriousness, to the second the rabbinic joke. The prophet legitimates his word post factum, through the advent of what have been announced, the rabbi through the proofs he is able to provide. Those figures are evocative of their respective societies’ way of understanding itself: on one side a community of world view, on the other, a community of game rules.
El artículo analiza el pasaje en el judaísmo antiguo de la desconfianza a la apología de la broma como vía de verdad. El punto de partida es una constatación cercana al sentido común - la ausencia de los risible en los profetas bíblicos - y, utilizando los conceptos y los métodos de la antropología cultural, hemos buscado la explicación de este hecho. Para ello hemos considerado, siguiendo a Roger Bastide, que la risa y lo risible son reveladores de una cierta concepción del conocimiento y de la verdad. Hemos intentado entonces echar luz sobre este proceso, mostrando las etapas que jalonan el pasaje de una concepción de la "verdad unívoca" a aquella de la "verdad plural". A la primera corresponde la seriedad bíblica y qumramiana, a la segunda la broma rabínica. La primera legitima su palabra post factum, por el hecho que había predicho, la segunda por los argumentos que es capaz de proveer. Por un lado, encontramos una sociedad preocupada por la preservación de una acepción compartida del mundo, por el otro, una sociedad en la que los sentidos compartidos no reposan sobre los contenidos sino sobre los principios, sobre las reglas del juego. (Trad. de Véronica Béliveau-Giménez)
ISSN:1777-5825
Contains:Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/assr.8153