Rites publics et deuil patriotique en Inde : les funérailles de la guerre indo-pakistanaise de 1999

La guerre indo-pakistanaise de Kargil (1999) donne lieu à d'importantes funérailles nationales. Pour la première fois dans son histoire, l'Inde rapatrie de façon publique et systématique le corps de ses militaires tombés sur le champ de bataille. Le théâtre des opérations militaires se tra...

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Published in:Archives de sciences sociales des religions
Main Author: Zins, Max-Jean (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 2005
In: Archives de sciences sociales des religions
Further subjects:B mort et individu
B héros et martyrs de guerre
B rituels de funérailles
B Société indo-pakistanaise
Online Access: Presumably Free Access
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Parallel Edition:Electronic
Description
Summary:La guerre indo-pakistanaise de Kargil (1999) donne lieu à d'importantes funérailles nationales. Pour la première fois dans son histoire, l'Inde rapatrie de façon publique et systématique le corps de ses militaires tombés sur le champ de bataille. Le théâtre des opérations militaires se transforme en une sorte d'arène funéraire déversant ses corps dans un nouvel espace politique, celui du « champ des funérailles », véritable lieu d'expression des transactions politiques et sociales s'exerçant autour de la mort guerrière. Quatre acteurs principaux s'y expriment, le gouvernement nationaliste hindou, l'opposition, l'armée et les morts de Kargil. Leur interaction, liée au contexte de la guerre, détermine l'usage sémantique des termes de héros et de martyrs utilisés pour qualifier les morts. Elle donne la clé des nouveaux rituels engendrés par ce deuil patriotique qui s'organise autour de la notion de mort individuée, non sans poser la question d'une nouvelle représentation de la mort elle-même en Inde.La guerre indo-pakistanaise de Kargil (1999) donne lieu à d'importantes funérailles nationales. Pour la première fois dans son histoire, l'Inde rapatrie de façon publique et systématique le corps de ses militaires tombés sur le champ de bataille. Le théâtre des opérations militaires se transforme en une sorte d'arène funéraire déversant ses corps dans un nouvel espace politique, celui du « champ des funérailles », véritable lieu d'expression des transactions politiques et sociales s'exerçant autour de la mort guerrière. Quatre acteurs principaux s'y expriment, le gouvernement nationaliste hindou, l'opposition, l'armée et les morts de Kargil. Leur interaction, liée au contexte de la guerre, détermine l'usage sémantique des termes de héros et de martyrs utilisés pour qualifier les morts. Elle donne la clé des nouveaux rituels engendrés par ce deuil patriotique qui s'organise autour de la notion de mort individuée, non sans poser la question d'une nouvelle représentation de la mort elle-même en Inde.
State funeral organized by India on the occasion of its "Kagil war" with Pakistan in 1999 have engendered new funeral rites. For the first time in its history, India repatriated the corpses of its soldiers killed on the battle field, systematically and officially. The Kargil patriotic mourning seems to indicate that a new vision of death, more individualistic in its essence, is emerging in the country. This development is closely related to the context of the Kargil war, which gave rise to a specific semantic use of the terms heroes and martyrs. The political competition that developed between the three main actors of the funeral - the hindu nationalist government, the opposition, and the army - around the fourth one - the corpses of the dead soldiers - is at the root of the phenomenon.
La India organiza unos funerales nacionales único en su género con mótivo de la guerra contra Pakistán en 1999, llamada "guerra de Kargil". Por primera vez en su historia, la India trae de vuelta a casa, sistemática y públicamente, los cuerpos de los soldados caídos en el campo de batalla. Los maniobras militares de Kargil dieron así lugar a una escenificación fúnebre, en la que los cadáveres de los soldados hacen surgir una nueva temática socio-política. Los cuatro principales protagonistas de este acontecimiento son el Gobierno, la oposición, el Ejército y los muertos de Kargil. Los tres primeros, en este contexto bélico, utilizarán, según su convenencia, el termino de héroe o de mártir, dando lugar a nuevos ritos funerarios individualizados y planteando así la problemática de las nuevas formas de representación de la muerte en la India.
ISSN:1777-5825
Contains:Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/assr.3258