L' Islamisme marocain : entre révolution et intégration

Défini comme un déviationnisme par le pouvoir politique en raison de son opposition de nature religieuse, l’islamisme marocain est-il condamné à rester toujours l’Autre, cette inquiétante étrangeté ? Son éclatement entre radicalisme révolutionnaire et institutionnalisation réformiste n’est-il pas la...

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Bibliographic Details
Published in:Archives de sciences sociales des religions
Main Author: Dialmy, Abdessamad (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
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Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 2000
In: Archives de sciences sociales des religions
Year: 2000, Volume: 110, Pages: 5-27
Online Access: Presumably Free Access
Volltext (lizenzpflichtig)
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Parallel Edition:Electronic
Description
Summary:Défini comme un déviationnisme par le pouvoir politique en raison de son opposition de nature religieuse, l’islamisme marocain est-il condamné à rester toujours l’Autre, cette inquiétante étrangeté ? Son éclatement entre radicalisme révolutionnaire et institutionnalisation réformiste n’est-il pas la prémisse de son intégration partielle au jeu politique ? L’accès au statut de parti lui étant interdit, le passage du statut de mouvement islamiste violent à celui d’association culturelle légaliste est la stratégie fondamentale, le mécanisme institutionnel qui rend possible l’intégration politique de l’islamisme. Mais cette transition n’englobe pas tous les islamismes du Maroc. L’association Al-’Adl wa al-Ihsan par exemple, tout en n’investissant pas la notion radicale de jahiliya dans sa sociologie politique spontanée, prône toujours l’instauration d’un État califat unifié. Dirigé par des leaders issus de l’université moderne, l’islamisme marocain est resté jusqu’à présent une réaction populiste ultime contre une démocratie dite de façade à laquelle il commence cependant à être convié avec une grande prudence, et jamais en tant que tel.Défini comme un déviationnisme par le pouvoir politique en raison de son opposition de nature religieuse, l’islamisme marocain est-il condamné à rester toujours l’Autre, cette inquiétante étrangeté ? Son éclatement entre radicalisme révolutionnaire et institutionnalisation réformiste n’est-il pas la prémisse de son intégration partielle au jeu politique ? L’accès au statut de parti lui étant interdit, le passage du statut de mouvement islamiste violent à celui d’association culturelle légaliste est la stratégie fondamentale, le mécanisme institutionnel qui rend possible l’intégration politique de l’islamisme. Mais cette transition n’englobe pas tous les islamismes du Maroc. L’association Al-’Adl wa al-Ihsan par exemple, tout en n’investissant pas la notion radicale de jahiliya dans sa sociologie politique spontanée, prône toujours l’instauration d’un État califat unifié. Dirigé par des leaders issus de l’université moderne, l’islamisme marocain est resté jusqu’à présent une réaction populiste ultime contre une démocratie dite de façade à laquelle il commence cependant à être convié avec une grande prudence, et jamais en tant que tel.
Is Moroccan Islamism, being defined by the political power as a deviation from Islam given its religious opposition, condemned to always remain the Other, this disquieting strangness ? Isn’t its break-up in revolutionary radicalism and reformist institutionalization the begining of its partial integration in the political game ? Since it is forbiden to become a party, then the transition from the status of a violent islamist movement to that of a legalist cultural association is a fundamental strategy, the institutional mechanism which makes the political integration of islamism possible. However, this transition does not include all moroccan islamist movements. For example, Al-’Adl wa al-Ihsan association, without even investing the radical notion of jahiliya in its spontaneous political sociology, always advocates the insituting of a unified califal state. Run by leaders coming from the modern university, moroccan islamism has so far an ultimate populist reaction to a democracy said to be a façade democracy, and to which it has begun nonetheless to be invited with great caution, but never as a movement.
Definido como un deviacionismo por el poder politico debido a su oposicion de naturaleza religiosa, el islamismo marroqui esta condenado a permanecer siempre al Otro, es decir esta inquietante cosa extrana ? Su estallido entre radicalismo revolutionario e institucionalisacion reformista no es la premisa de su integracion parcial en el juego politico ? Siendo prohibido para el todo acceso al estatuto de partido politico, le queda el paso de un movimiento islamista violento a el de una asociacion cultural legalista. Es la estrategia fundamental y el mecanismo institucional que le permite toda integracion politico. Pero este poso no concierne todos los islamistas de Marruecos. La asociacion Al-’Adl wa al-Ihsan, sin mayor utilizacion de la nocion radical de jahilya en su sociologia politico espontanea, sigue reivindicando la instauracion de un Estado califal unificado. Dirigido por lideres formados en universidades modernas, el islamismo marroqui ha permanecido hosta hou una reaccion populista ultima contra une democracia calificado de aparente la cual sin embargo empieza a ser convidado, con gran prudencia, pero nunca como tal.
ISSN:1777-5825
Contains:Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/assr.20198