Pluralisme relationnel entre chrétiens et musulmans au Liban : l’émergence d’un espace de « laïcité relative »

Dans ce texte l’auteur aborde l’étude du pluralisme chrétien et musulman au Liban à travers le dépassement du religieux. Elle essaie de montrer que ce pluralisme est relationnel se formant dans les multiples échanges rituels. Le dépassement de la différence religieuse s’effectue tantôt dans un sens,...

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Bibliographic Details
Main Author: Kanafani-Zahar, Aïda (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 2000
In: Archives de sciences sociales des religions
Year: 2000, Volume: 109, Pages: 119-145
Online Access: Presumably Free Access
Volltext (lizenzpflichtig)
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Description
Summary:Dans ce texte l’auteur aborde l’étude du pluralisme chrétien et musulman au Liban à travers le dépassement du religieux. Elle essaie de montrer que ce pluralisme est relationnel se formant dans les multiples échanges rituels. Le dépassement de la différence religieuse s’effectue tantôt dans un sens, maronite-shî’ite, tantôt dans un autre, shî’ite-maronite. Si le chrétien s’adapte aux contraintes sacrificielles d’une religion qui n’est pas la sienne, le shî’ite participe à certaines célébrations du calendrier chrétien. Ces correspondances s’expriment dans un espace « neutre » appelé espace de laïcité relative où l’interreligieux s’épanouit. Tout en se démarquant l’une de l’autre par ses rites, et ses cultes, ces communautés s’ouvrent l’une sur l’autre non pas à des moments anodins, a-religieux, mais au summum de l’expression et de l’expérience religieuse. La religion n ‘est pas le lieu de la différence contrastée, elle est le lieu de la différence négociée grâce aux multiples participations transreligieuses. Tout en restant fidèle à ses convictions et à ses obligations communautaires, tout en intégrant les valeurs de son groupe religieux et en les transmettant, chaque individu forge une connaissance de la religion de l’autre communauté. L’observation dans les villages mixtes sur les stratégies interreligieuses bouleverse les données des frontières communautaires basées sur la religion. L’auteur suggère enfin que la véritable frontière entre les deux communautés n’est pas la religion mais l’absence d’intermariage.Dans ce texte l’auteur aborde l’étude du pluralisme chrétien et musulman au Liban à travers le dépassement du religieux. Elle essaie de montrer que ce pluralisme est relationnel se formant dans les multiples échanges rituels. Le dépassement de la différence religieuse s’effectue tantôt dans un sens, maronite-shî’ite, tantôt dans un autre, shî’ite-maronite. Si le chrétien s’adapte aux contraintes sacrificielles d’une religion qui n’est pas la sienne, le shî’ite participe à certaines célébrations du calendrier chrétien. Ces correspondances s’expriment dans un espace « neutre » appelé espace de laïcité relative où l’interreligieux s’épanouit. Tout en se démarquant l’une de l’autre par ses rites, et ses cultes, ces communautés s’ouvrent l’une sur l’autre non pas à des moments anodins, a-religieux, mais au summum de l’expression et de l’expérience religieuse. La religion n ‘est pas le lieu de la différence contrastée, elle est le lieu de la différence négociée grâce aux multiples participations transreligieuses. Tout en restant fidèle à ses convictions et à ses obligations communautaires, tout en intégrant les valeurs de son groupe religieux et en les transmettant, chaque individu forge une connaissance de la religion de l’autre communauté. L’observation dans les villages mixtes sur les stratégies interreligieuses bouleverse les données des frontières communautaires basées sur la religion. L’auteur suggère enfin que la véritable frontière entre les deux communautés n’est pas la religion mais l’absence d’intermariage.
In this article the author studies Christian and Muslim pluralism in Lebanon through the paradigm of the overcoming of religious differences. She tries to show that this pluralism is relational i.e it is fashioned through multiple ritual exchanges. The overcoming of religious differences occurs either in one direction - maronite-shî’ite - or the other - shî’ite maronite. While Christians adapt themselves to the sacrificial constraints of a religion that is not theirs, Shî’ites participate in some celebrations of the Christian calendar. These exchanges occur in a "neutral" space of relative laïcisation within which interreligious relationships develop. While differentiating themselves through their various rites and ceremonials, these communities reach out to each other not during non-religious and banal occasions, but on the contrary during moments which represent the highest form of religious expression and experience. Religion is therefore not the locus of contrasted difference but that of negociated difference thanks to the multiple participations to transreligious celebrations. While remaining faithful to his convictions and community obligations, each individual acquires a knowledge of the other community’s religion all the richer for being based on experience. The survey of interreligious strategies in mixed villages radically alters our understanding of community boundaries based on religion. The author concludes with the suggestion that the real boundary between the two communities is not religion but the lack of intermarriage.
En este artículo, el autor propone un estudio del pluralismo cristiano y musulmán en el Líbano a través « la superación de lo religioso ». El estudio se centra sobre el caráter relacional de este pluralismo, pues se forma en multiples intercambios rituals entre las comunidades. Superar las diferencias religiosas puede ser alternativamente en el sentido maronita-shiíta o shiíta-maronita. Si el cristiano se adapta a las coacciones sacrificiales de una religión que no es suya, el shiíta participa de algunas celebraciones del calendario cristiano. Estas correspondancias se exprimen en un espacio « neutro » llamado « espacio de laicidad relativa » donde el interreligioso se desarrolla. Mientras se diferencien por sus ritos y sus cultos, crislianos y musulmanes se abren a la otra comunidad, y eso no se produce en ocasiones casuales o no religiosas, sino justamente cuando la expresión y la experiencia religiosas están a su punto más alto. La religion no es el lugar de la diferencia contrapuesta sino el lugar de la diferencia convertida por las numerosas participaciones interreligiosas. Cada individuo, mientras siga fiel a sus convicciones y a sus obligaciones comunitarias, y mientras integre los valores de su grupo religioso y los trasmita, elabora un conocimiento de la religion de la otra comunidad. La observación de las estrategías interreligiosas en pueblos mixtos se opone a la idea de que las fronteras comunitarias se basan en la religion. El autor termina sugiriendo que la verdadera frontera entre estas comunidades no es la religion sino la ausencia de matrimonios entre las dos.
ISSN:1777-5825
Contains:Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/assr.20180