La conversion d’Alexandre le Grand au judaïsme : transpositions et avatars d’une légende dans les Romans d’Alexandre français du XIIe siècle

Rapportée dès l’Antiquité tardive par Flavius Josèphe et un certain nombre de sources rabbiniques, la rencontre légendaire entre Alexandre et les représentants officiels du judaïsme à Jérusalem a donné lieu à de multiples adaptations et réécritures au cours du Moyen Âge, en particulier dans les roma...

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Published in:Cahiers d'études du religieux
Main Author: Fabre, Isabelle 1974- (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: [publisher not identified] 2009
In: Cahiers d'études du religieux
Further subjects:B Alexander
B Jerusalem
B Josephus
B Pseudo-Callisthène
B Alexandre
B littérature rabbinique
B Jérusalem
B Conversion
B Flavius Josèphe
B Midrash
B french romance
B anachronism
B anachronisme
B rabbinical literature
B pseudo-callisthene
B Judaism
B roman antique
B Judaïsme
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
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Description
Summary:Rapportée dès l’Antiquité tardive par Flavius Josèphe et un certain nombre de sources rabbiniques, la rencontre légendaire entre Alexandre et les représentants officiels du judaïsme à Jérusalem a donné lieu à de multiples adaptations et réécritures au cours du Moyen Âge, en particulier dans les romans français qui retracent en de vastes fresques versifiées l’épopée du conquérant macédonien. Si l’épisode a été lu jusqu’ici avant tout comme l’expression d’une authentique conversion d’Alexandre au monothéisme juif, cet article se propose de revisiter le passage en remettant largement en question cette interprétation. Partant du postulat qu’envisager une conversion au judaïsme dans le cadre d’une littérature médiévale nourrie de références chrétiennes ne va pas de soi, le propos se construira à partir d’un double questionnement : est-ce bien une conversion sincère qui nous est donnée à voir, ou plutôt un subtil simulacre, à en juger du moins par l’ambiguïté des marques de la conversion ? Dans le premier cas, si l’on tient compte des fréquentes tendances à l’anachronisme et à la christianisation, à quelle foi Alexandre est-il censé se convertir ? Dans l’autre cas, de quelle stratégie un tel geste relève-t-il, aussi bien de la part du personnage lui-même que de l’auteur qui le met en scène dans une perspective se voulant a priori exemplaire ? Nous verrons qu’à toutes ces questions les réponses sont loin d’être univoques et que des divergence profondes se font jour entre les différents traitements de l’épisode, avec deux constantes toutefois : le respect marqué pour une certaine forme d’altérité, sinon d’étrangeté, celle d’Alexandre comme celle de ses interlocuteurs juifs, aisément identifiables, et la volonté de mettre en récit une rencontre qui s’apparente davantage à une manœuvre stratégique inavouée qu’à une conversion religieuse à proprement parler.
ISSN:1760-5776
Contains:Enthalten in: Cahiers d'études du religieux
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/cerri.454